Voici la suite du commentaire de l’étude conduite entre les mois d’avril et mai 2015 par L’Observatoire Cegos auprès de 2500 salariés et de 600 DRH-RF. Dans la continuité du billet CPF : un intérêt commun, nous nous intéressons cette fois, à l’évolution des modalités de formation.

Le lent recul de la formation présentielle se poursuit dans les 5 pays interrogés

87 % des salariés européens, contre 91% en 2011, ont suivi des formations en salle et en groupe. Ils étaient 91% en France.

1-recul formation professionnelle

Pour chacun des 5 pays, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Italie, 500 salariés et 120 DRH-RF ont répondu à l’enquête.

Si on regarde plus précisément les différentes modalités de formation dont ont bénéficié les salariés des 5 pays européens, la formation en salle continue ainsi sa lente régression, observable depuis plusieurs années.

L’accompagnement individuel également en régression

De façon plus surprenante, l’accompagnement individuel (tutorat) baisse quant à lui de 5 points. Compte-tenu du succès du « modèle 70-20-10 », promouvant l’importance des apprentissages informels en situation de travail, cette régression est plutôt une surprise. L’avenir nous dira s’il s’agit d’un aléa tenant à l’échantillon des personnes interrogées, ou d’une vraie tendance.

De son côté, le mixte se maintient cette année à 36%, valeur proche de 2011.

La France est en retrait par rapport aux autres pays européens pour le mixte, le « à distance » et l’accompagnement individuel

2- retrait de la formation mixte en france

C’est là le deuxième enseignement de l’étude réalisée. Les écarts les plus importants de la France avec les autres pays européens s’observent vis-à-vis de :

  • de l’Allemagne pour le présentiel et le mixte ;
  • de l’Espagne pour le distanciel ; 
  • du Royaume-Uni pour l’accompagnement individuel.

Voyons à présent pour la France, les évolutions observables pour chacune des modalités étudiées :

France et Italie « grande consommatrice de présentiel »

Comme évoqué au début de ce billet, on peut observer en France, tout comme dans les autres pays européens, une lente décroissance du présentiel qui perd 5 points depuis 2011.

Cependant, en comparaison avec les autres pays, La France et l’Italie (à 92%) sont toujours grandes consommatrices de présentiel loin devant l’Allemagne (à 77% et 14 points d’écarts avec la France).

Par ailleurs, on peut également souligner que la France est au-dessus de la moyenne européenne (87%).

L’explication la plus plausible de cette exception française est sans doute la « stagification » issue de l’obligation fiscale de dépense formation. Il sera intéressant, dans les années à venir, d’observer si la disparition de la notion d’imputabilité fait évoluer cette caractéristique française.

Le mixte progresse en France mais est fortement décalé par rapport à la moyenne européenne

Le mixte se maintient en très légère progression en France cette année (26%) mais en forte progression en comparaison à 2011 (+13 points).

Il reste cependant en décalage par rapport à la moyenne européenne de 36% avec 10 points d’écart. Par rapport à nos voisins européens, l’écart est tout particulièrement souligné par rapport à l’Allemagne (23 points d’écarts).

Un léger tassement de la formation à distance en France et un décalage encore plus important par rapport à la moyenne européenne

Le chiffre de 29% de la formation « à distance » en France est en décalage par rapport à la moyenne européenne de 49%, avec un écart très significatif de 20 points.

Par rapport à nos voisins européens, l’écart est tout particulièrement souligné par rapport à l’Espagne (36 points d’écart). En Espagne, la formation à distance est favorisée par le mode de financement de la formation professionnelle.

Un tassement également pour l’accompagnement individuel et toujours un décalage important avec la moyenne européenne

Le chiffre français de 26% pour l’accompagnement individuel en 2015 est proche de celui des précédentes années : 2013 (30%) et 2011 (28%).

Il est en revanche en retrait par rapport à la moyenne européenne de 38% avec 12 points d’écart.

Par rapport à nos voisins européens, l’écart est tout particulièrement souligné par rapport à l’Angleterre (20 points d’écart).

La France a donc visiblement, comme nous l’avions évoqué sur de précédentes études, engagé la transformation des modalités de son offre. Cette transformation avance plus lentement que dans les autres pays européens, avec un accueil plus timide réservé au distanciel.

A ce sujet, quelles sont les modalités d’apprentissage à distance en Europe ? C’est que je vous propose de voir dans un prochain billet qui permettra de compléter le tableau plus général d’évolutions des modalités de formation en France et en Europe.

 

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